La Cobotique, une filière technologique émergente en pénurie de profils
(Source des chiffres : étude Apec tendances métiers dans l’industrie 2018)
La cobotique est à la fois le prolongement et la rupture de la robotique classique. Elle désigne un ensemble de nouvelles technologies qui impliquent une interaction directe entre l’individu et la machine mobilisant les expertises de programmation, d’automatisation, d’ergonomie, de biomécanique et aussi d’analyse des risques. Elle est très présente et en constante évolution dans le secteur industriel comme l’aéronautique, l’automobile, l’agroalimentaire …
Un marché émergent où la France ne fait pas figure de proue.

La moyenne mondiale de cobots (robots collaboratifs) s’élevait en 2017 à 74 pour 10 000 employés. En 2013, la présence de robots collaboratifs dans le monde était de 28 pour 10 000. La Corée du Sud possédait, à cette période, 631 robots pour 10 000 employés, 2 fois plus que l’Allemagne, troisième du classement avec 309 robots pour 10 000 employés.
La France se positionnait en 2018 dans le top 20, sa progression est de 10% par an, mais encore loin derrière la plupart des autres pays européens comme la Suède, le Danemark, l’Italie ou encore l’Espagne.
Les compétences recherchées concernent des profils confirmés très souvent juniors.
Les opportunités de carrière dans la cobotique sont en progression même si elles sont encore très faibles en France. On constate néanmoins que 4 offres d’emplois sur dix concernent ce secteur de l’ingénierie/R&D. Quatre régions sont particulièrement concernées par cette recherche de profils experts : l’Ile de France arrive en tête suivie de très près par l’Auvergne, Rhône-Alpes et les pays de la Loire.
72% des offres d’emplois relatives à ce secteur d’activité s’adressent à des candidats très confirmés. L’expérience professionnelle n’est cependant pas un pré-requis. Les recruteurs s’intéressent davantage à des jeunes diplômés facilement adaptables aux nouvelles technologies. Ce type de postes exigent des diplômes de niveau Bac+5, ingénieur en majorité avec spécialisation en intelligence artificielle. Ce secteur recherche en parallèle des profils hybrides qui associent des expertises Tech/Business/management.
L’essor croissant de cette activité devient un défi RH en termes d’acquisition de talents. Or, les recruteurs observent une réelle pénurie de profils. Le processus de recrutement est donc long et difficile, conséquence d’un déficit de filières de l’enseignement supérieur sur ces métiers de demain.
Alors … quand existera-t-il de nouveaux cursus en cobotique post bac, post licence ou post master pour répondre à cette pénurie de profils dotés de pluri-compétences allant de la robotique à la cognitique en passant par l’ergonomie et la gestion du risque ?